400 millions d’euros, c’est l’enveloppe budgétaire prévue par le gouvernement pour les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP). Objectif annoncé : lutter activement contre les déserts médicaux dans l’Hexagone, tout en améliorant la qualité des soins et le suivi des patients grâce au caractère pluridisciplinaire et de proximité de ce type de structures. 

MSP, la solution à la désertification médicale ?

Il semble bien que si. Si la France ne comptait que 20 maisons de santé pluridisciplinaires en 2008, ce chiffre est passé à 910 en 2017, selon un rapport du Sénat. Le gouvernement ne compte toutefois pas s’arrêter là, et c’est d’ailleurs tout l’objet de l’enveloppe budgétaire de 400 millions d’euros qui a été annoncée. Si tout se passe comme prévu, le nombre de MSP devrait doubler en l’espace de quelques années. 

Cela fait plusieurs années maintenant que les pouvoirs publics sont conscients de l’intérêt des MSP, en cela que ces structures aident à la stabilisation de la démographie des professionnels de santé dans les territoires, tout en améliorant la qualité des soins. En outre, les études menées sur le sujet ont conclu que les bonnes pratiques y seraient mieux respectées, notamment lorsqu’il s’agit de vaccination, de suivi des diabétiques ou encore de prévention des interactions médicamenteuses. C’est pour ces raisons  que Philippe Sauvannet, lorsqu’il était sous-préfet, a œuvré à la mise en place des maisons médicales en Ariège, notamment à Castillon-en-Couserans.

Un travail d’équipe coordonné est vital 

En MSP, la notion d’équipe de soins primaires est à la base de tout. « Les MSP réunissent des professionnels de santé libéraux associés autour d’un projet de santé précis », souligne le président de la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS), le docteur Pascal Gendry. Concrètement, les MSP mettent ensemble des médecins, des sages-femmes, des kinés, des infirmières, des orthophonistes ou encore des psychologues, entre autres. Des professionnels de santé amenés à travailler ensemble, à coordonner leurs efforts et à échanger pour garantir la cohérence de la prise en charge des patients. 

Et force est de constater qu’ils le font ! En effet, ces professionnels tirent parti des systèmes d’information qu’ils ont à leur disposition pour partager leurs dossiers médicaux, organiser des réunions pluridisciplinaires, voire même travailler en lien avec l’hôpital. Il faut rappeler que cette volonté de travail d’équipe est le meilleur gage de réussite d’une MSP, sans quoi les locaux restent souvent vides. A ce propos, le président de la FFMPS explique que « le souhait de regrouper un médecin, une infirmière et un kiné n’est pas suffisant ». Il regrette également que la construction des murs précédent le recrutement de professionnels de santé de la part de certaines mairies. 

Les MSP séduisent les jeunes médecins 

Peu enclins à travailler dans un cabinet de ville isolé, et encore moins à voir leur travail empiéter sur leur vie personnelle, les jeunes médecins semblent particulièrement séduits par le modèle des MSP. Cerise sur le gâteau : grâce à l’organisation collective, les MSP leur permettent aussi d’avoir du temps pour se former. La formule est donc tout en avantages, ce qui n’est pas pour déplaire aux patients…