Les compléments alimentaires, devenus incontournables dans le paysage du bien-être et de l’alimentation saine, ont su créer un véritable engouement, avec un marché atteignant les 2,6 milliards d’euros en 2022. Seulement voilà, pour les 60 % de Français qui ont intégré ces alliés de santé dans leur routine, se pose la question du remboursement de ces compléments par la Sécurité sociale ou par les mutuelles… Éléments de réponse !

Compléments alimentaires : de quoi parle-t-on ?

Les compléments alimentaires, à ne pas confondre avec des médicaments et des produits dédiés aux sportifs, sont des préparations qui fournissent des nutriments et des substances bénéfiques, destinés à enrichir notre alimentation quotidienne. Régis par une réglementation stricte depuis 2006, ils peuvent se composer de vitamines variées, de minéraux et oligoéléments essentiels, d’acides aminés, ainsi que d’extraits de plantes et d’autres ingrédients aux vertus reconnues.

Disponibles sous différentes formes – comprimés, gélules, solutions liquides, ou poudres à diluer – leur mission est triple : pallier les carences nutritionnelles, améliorer le bien-être général, et répondre aux besoins spécifiques liés à certaines habitudes alimentaires ou régimes, comme le végétarisme. Mais en dépit de leur rôle préventif et complémentaire en matière de santé, les compléments alimentaires se trouvent dans une « zone grise » en ce qui concerne le remboursement par l’Assurance maladie. En effet, ils ne sont pas classés comme des médicaments et, par conséquent, ne bénéficient pas d’une prise en charge similaire à celle accordée aux produits médicaux. Cette situation, qui rappelle celle de l’homéopathie dans le système de santé français, pose la question de leur place dans le domaine de la couverture santé et du remboursement par la Sécurité sociale.

Exceptions dans le remboursement des compléments alimentaires par la Sécu

Bonne nouvelle : dans certaines situations spécifiques, les compléments alimentaires peuvent faire l’objet d’un remboursement partiel par l’Assurance maladie. Il s’agit notamment des produits diététiques destinés à des fins médicales spéciales, connus sous le nom de « compléments nutritionnels oraux ». Ces produits, qui s’adressent principalement à des patients souffrant de dénutrition, sont disponibles exclusivement en pharmacie et requièrent une prescription médicale pour bénéficier d’un remboursement à hauteur de 65 %.

En outre, dans des circonstances exceptionnelles, la Sécurité sociale peut prendre en charge certains compléments alimentaires, tels que le fer ou l’acide folique pour les femmes enceintes confrontées à des carences nutritionnelles, ou pour les personnes ayant subi des interventions chirurgicales spécifiques nécessitant une alimentation adaptée, comme c’est le cas après une chirurgie bariatrique. Mais pour qu’un complément alimentaire soit éligible à un remboursement, il doit être prescrit par un médecin dans le cadre d’un besoin thérapeutique avéré. De plus, ces suppléments doivent impérativement être délivrés en pharmacie pour être pris en compte dans le dispositif de remboursement de la Sécurité sociale.

Quid du remboursement des compléments alimentaires par la mutuelle ?

Pour aller au-delà des prestations de l’Assurance maladie, certaines mutuelles proposent une couverture santé élargie qui englobe les compléments alimentaires, ainsi que d’autres pratiques et traitements non pris en charge par la Sécurité sociale. Cette extension couvre des domaines tels que l’homéopathie, l’ostéopathie, la naturopathie, la diététique, la sophrologie, l’utilisation des huiles essentielles, ou encore le shiatsu. Gardez toutefois à l’esprit que le remboursement des compléments alimentaires par les mutuelles dépend fortement de l’organisme choisi et du niveau de garantie souscrit. Les contrats des complémentaires santé offrent souvent un forfait annuel ou un quota fixe de consultations par an, à l’image de ce qui est prévu pour les médecines alternatives.

Notez également que le montant remboursé et le nombre de séances pris en charge varient en fonction de la formule de mutuelle sélectionnée, et que la prise en charge peut être limitée à certains types spécifiques de compléments alimentaires. De l’avis de la Mutuelle du Ministère de la Justice, il est donc important de consulter attentivement les termes de votre contrat d’assurance santé pour comprendre précisément les conditions de remboursement applicables à votre situation.