L’évolution de la médecine française a connu de nombreuses avancées, de la création du stéthoscope à la découverte de la maladie de Charcot, en passant par les vaccins contre la rage, la tuberculose et la diphtérie. C’est grâce à des chercheurs et médecins talentueux que nous avons pu profiter de ces découvertes, malgré les critiques qui ont parfois été adressées à leurs travaux. Pourtant, ils continuent d’être une source d’inspiration pour nos contemporains. Aujourd’hui, nous vous présentons quelques-uns de ces médecins qui ont façonnés l’histoire de la médecine en France et dans le monde.

Ambroise Paré (1509 environ-1590)

Ambroise Paré est considéré comme le « père de la chirurgie moderne ». Cette distinction il la doit notamment à sa participation active à des campagnes militaires et à sa spécialisation dans les blessures de guerre. Au cours de nombreuses batailles telles que celle du Pas de Suse (1537), le siège de Perpignan (1542), Boulogne (1544) et Metz (1552), Paré a perfectionné sa chirurgie pour s’adapter aux nouvelles blessures causées par les armes à feu. Au lieu d’opérer systématiquement par amputation, il a développé la ligature des artères et amélioré les traitements des luxations, des trépanations et des plaies ouvertes en s’éloignant de l’utilisation de l’huile bouillante. En reconnaissance de ses mérites, il a été nommé « Premier chirurgien du roi » par Charles IX après avoir gagné la confiance d’Henri II en 1553.

Julien Offray de La Mettrie (1709- 1751)

Julien Offray de La Mettrie étudia en France puis à Leyde aux Pays-Bas avant de devenir médecin du régiment des Gardes-Françaises en 1742. Son expérience est inspirante même pour les étudiants qui choisissent aujourd’hui de faire leurs études à l’étranger, notamment grâce à des organismes comme Europe Eduss.

Combinant la médecine et la philosophie, ce médecin de renom adopta une perspective novatrice en médecine. Après avoir survécu à une maladie potentiellement fatale appelée « fièvre ardente », il conclut que tout était composé de matière, y compris les phénomènes psychiques. Il publia ses conclusions dans « L’Histoire naturelle de l’âme » en 1745, ce qui lui valut de nombreuses critiques et même la censure de son livre. Il dut fuir en Hollande puis en Allemagne, où le roi Frédéric II l’accueillit à Berlin. Malgré les critiques de Voltaire et Diderot, il fut finalement reconnu pour ses travaux en 1748 en intégrant l’Académie royale des sciences et des lettres de Berlin. Il est décédé d’une indigestion à Berlin sans avoir pu retourner en France.

Jean-Nicolas Corvisart (1755-1821)

Jean Nicolas Corvisart, célèbre médecin de Napoléon Ier, a obtenu son diplôme de médecine en 1782. Réputé pour son tempérament rebelle, il a été banni de l’hôpital des Paroisses pour avoir refusé de porter une perruque et a été contraint de travailler dans un hôpital pour pauvres à Saint-Sulpice. Après la suppression de l’enseignement médical pendant la Révolution, il s’est démarqué en enseignant dans une nouvelle école de médecine créée en 1794. Trois ans après, il est devenu professeur au Collège de France et titulaire de la chaire de médecine, distingué par Napoléon Bonaparte qui l’a nommé médecin du couple impérial en 1804. Ses travaux portaient surtout sur la cardiologie, améliorant la technique de percussion thoracique pour diagnostiquer les maladies du cœur. Atteint d’hémiplégie, il a abandonné sa pratique médicale pour se consacrer à l’enseignement.