A la fac de médecine les étudiants sont nombreux à partager leur point de vue sur la fameuse première année commune des études de santé (PACES) tant convoitée. Une étape semer d’embûches avec une sélection par classement très injuste. D’ailleurs, les étudiants sont de plus en plus nombreux à vouloir partir à l’étranger pour suivre des études de médecine sans avoir à passer le concours de la PACES. L’ESEM France, plateforme d’orientation spécialisée dans les études de santé à l’étranger, a recueilli le témoignage de deux étudiantes en première année de médecine.

De très longues journées de travail…

Anaé, le BAC S en poche, embrassait l’idée de devenir sage femme mais cette première année a dévié sa route vers la kinésithérapie. Loli, même bac, souhaite devenir pharmacienne, elle vient de redoubler sa première année. Loli raconte :

« quand on passe de la terminale à un PACES, ça n’a rien à voir. Il y a trois fois plus de travail, même plus. Il y a une énorme masse d’informations à apprendre en très peu de temps et ce qui est demandé pour le concours ce n’est que du par cœur. C’est donc très difficile. »

De son côté, Anaé raconte ses journées éreintantes :

« je me levais à 6 h et à partir de 7 h, je commençais à travailler avec une heure de pause maximum à midi, des petites pauses de dix minutes entre les cours ou les révisions si jamais ça ne va pas du tout et je finissais à 23 h, minuit. Certains terminaient même à 2h-3h du matin. Tous les soirs en rentrant chez moi je me mettais à pleurer en me disant mais qu’est-ce que je fais ici ? Est-ce que c’est vraiment ce que tu veux faire ? J’en venais à douter de moi et je me trouvais nulle : comment peux-tu travailler autant et ne pas y arriver ? »

… pour des résultats non garantis

Par exemple, les étudiants de première année doivent avaler en 4 mois une année entière de biochimie. Les cours sont souvent dispensés par vidéo et pour avoir plus de chances de réussir, une année de prépa, souvent onéreuse, est le parcours obligé. De plus, il n’est pas évident de suivre les cours :

« il y a toujours du bruit, des insultes entre les doublants et les primants. Tout est fait pour empêcher les autres de réussir le concours, c’est une compétition »

raconte Anaé.

Lilo témoigne :

« je connais plein de filles qui ont abandonnées parce qu’elles n’en pouvaient plus. Elles n’y arrivaient pas, elles travaillaient énormément mais n’avaient pas de résultats. C’est donc super décevant parce qu’on travaille à fond et on n’est pas récompensé. »

L’an dernier sur 4000 étudiants en PACES, 1000 ont lâché prise un mois plus tard. Quant au classement final, seuls les 200 premiers passent en médecine, les 100 suivant en dentaire puis c’est au tour des sages-femmes, kinésithérapeutes et pharmaciens jusqu’au millième du concours.

Il est tout de même intéressant de noter que le gouvernement a annoncé une réforme du numerus clausus et du concours de la PACES pour la rentrée 2020. Les nouvelles modalités d’accès aux études médicales restent pourtant encore floues. C’est pour cette raison que de nombreux étudiants s’adressent à l’ESEM France pour partir faire leur études à l’étranger.