Les coûts des mutuelles santé ont tendance à grimper chaque année, et l’année 2024 semble s’inscrire dans cette dynamique, particulièrement en raison d’un récent transfert de charges de la Sécurité Sociale vers les fournisseurs complémentaires. On s’attend donc à ce que les dépenses liées aux soins dentaires soient moins bien couvertes par le régime général, et ce à partir du 1er octobre prochain. Résultat des courses : les mutuelles sont appelées à combler le déremboursement, ce qui aura inévitablement un impact sur les cotisations à venir.
Les soins dentaires moins bien remboursés
Le taux de remboursement pour vos soins dentaires sera réduit à 60 % des tarifs conventionnels, contre 70 % actuellement, et ce à partir du 1er octobre 2023. Cette décision de la Sécurité Sociale vise à diminuer les remboursements des soins dentaires d’environ 500 millions d’euros par an, une charge qui sera désormais assumée par les fournisseurs de complémentaire santé.
Cette nouvelle, récemment annoncée par la Direction de la Sécurité Sociale, a été, sans surprise, accueillie avec mécontentement par les mutuelles, les assureurs et autres institutions de prévoyance. Ils perçoivent ce transfert de charges comme une action « unilatérale » et « technocratique » qui ne contribuera pas à soutenir la transformation du système de santé ou à favoriser une approche préventive. D’après la
Mutuelle du Ministère de la Justice avis, ce mécontentement est d’autant plus justifié par le fait que des négociations avaient été entamées en début d’année, en vue de planifier un transfert évalué alors à 300 millions d’euros.
Quels impacts sur les tarifs de mutuelle santé ?
En dépit des requêtes de la Mutualité pour maintenir les orientations précédemment définies, le ministère de la Santé persiste et signe : les soins bucco-dentaires devront être davantage couverts par les complémentaires santé. Montant estimé : près d’un demi-milliard d’euros annuellement ! Sans surprise, les principaux concernés sont vite montés au créneau. En cause : un impact inéluctable sur les tarifs. A ce propos, le Centre technique des institutions de prévoyance a déjà prévenu que « cette décision aura mécaniquement des conséquences sur les cotisations ».
La portée de cette future hausse des primes pour les assurés reste indéterminée. En janvier dernier, on avait prédit une augmentation moyenne des tarifs de 4,7 % pour l’année 2023, suite à une progression de +3,4 % en 2022 et de +2,6 % en 2021. L’inflation significative des tarifs de mutuelle santé cette année est principalement attribuée à la taxe imposée aux organismes, à l’augmentation notable des dépenses de santé suite à la pandémie de Covid, ainsi qu’à la mise en œuvre de la réforme 100 % Santé.
Des soins dentaires remboursés à 100 %, c’est possible ?
A l’heure actuelle, les visites chez un dentiste ou un stomatologiste de secteur 1 sont prises en charge à hauteur de 70 % par l’Assurance Maladie, basé sur un tarif conventionné de 23€ ou 28€ respectivement. Votre complémentaire santé se charge du reste, à l’exception de la participation forfaitaire de 1€ qui n’est pas applicable aux services de dentisterie. Les soins de conservation, comme le détartrage, le traitement de caries, la dévitalisation et l’extraction dentaire sont remboursés au même taux. Les tarifs conventionnés pour les soins dentaires chez les enfants de moins de 13 ans sont généralement plus élevés.
En ce qui concerne les autres soins dentaires, ceux qui possèdent une mutuelle profitent de la réforme 100 % Santé, garantissant un accès à ces soins sans frais après remboursement de la Sécurité Sociale et de leur mutuelle. Ce dispositif est également applicable aux soins d’optique et aux appareils auditifs. Cependant, les implants dentaires ne sont pas inclus dans cette réforme et ne sont pas remboursés par la Sécurité Sociale. Seules les mutuelles offrant une bonne couverture dentaire peuvent compenser une partie de ces coûts.