Sérénité, légèreté, rééquilibrage de la flore intestinale… de l’avis de plusieurs spécialistes, le jeûne aurait de nombreuses vertus, mais pour d’autres, priver le corps de nourriture le met sous un stress dont il se passerait bien. Réputée source de bien-être et comme méthode efficace de perte de poids, la pratique du jeûne doit toutefois être abordée avec prudence pour en tirer tous les bienfaits. Plus d’infos sur le sujet dans le blog jeûne et randonnée de François Marland.

Jeûne : une popularité croissante

Le jeûne a-t-il un intérêt pour la santé, au-delà de l’aspect religieux et spirituel ? La réponse courte : oui, quand on s’y prend de la bonne manière. Depuis quelques années, on assiste en France à la multiplication de stages de « jeûne et randonnées » qui promettent bien-être et sérénité. En dehors de nos frontières, des hôpitaux et des médecins conseillent la pratique du jeûne à des fins thérapeutiques. Cela dit, tout ce beau monde appelle aussi à la prudence, soulignant, à raison, que le jeûne n’est pas une solution miracle à tous les maux du corps et de l’esprit. Surtout, il ne se pratique pas n’importe comment…

Le jeûne rééquilibre le corps

Quand notre corps ne reçoit pas de nourriture pour une certaine période, il puise dans ses réserves. Dans le détail, durant les 4 à 6 premières heures suivant le dernier repas consommé, l’organisme va assimiler les nutriments puis ira piocher dans les sucres stockés dans le foie, dans les graisses, dans les protéines de nos muscles, allant chercher de l’énergie jusque dans la moelle osseuse quand le jeûne est très long. En puisant ainsi dans ses réserves, l’organisme élimine en partie ce qui pouvait s’y trouver de toxique. Pour Françoise Wilhelmi de Toledo, médecin nutritionniste et directrice d’une clinique spécialisée dans le sud-ouest de l’Allemagne, « le foie et les parois de l’intestin se régénèrent, le pancréas et l’estomac sont mis au repos et la flore intestinale se rééquilibre ».

Un sentiment de légèreté pour l’esprit

Quand le corps a une sensation de faim, notre cerveau produit de l’acétone, un puissant stimulant qui favorise la vigilance et les facultés cognitives. Et après deux ou trois jours de jeûne, la sensation de faim disparaît. Nous sortons donc du cycle classique « j’ai faim, je mange, je suis rassasié », et entrons dans un nouvel état de contentement qui nous procure un sentiment de sérénité. C’est d’ailleurs cette sérénité et légèreté que promettent les fédérations qui organisent les stages « jeûnes et randonnées ». Plus intéressant encore, l’institut de psychiatrie de Moscou a recours au jeûne dans la prise en charge de diverses maladies mentales, telles que la dépression ou les troubles obsessionnels compulsifs. C’est aussi le cas au Japon, où plusieurs hôpitaux proposent le jeûne à leurs patients (psychothérapie).

Le jeûne aide-t-il à lutter contre certaines maladies ?

Pour le directeur de recherches en biologie au CNRS, Yvon Le Maho, « le corps humain est beaucoup mieux adapté à la carence de nourriture qu’il ne l’est à son excès ». Par ailleurs, plusieurs chercheurs étudient la possibilité d’utiliser le jeûne dans le traitement de certaines maladies comme celles des articulations, les cas d’inflammation chronique et d’allergie, les troubles du foie et du tube digestif, la fatigue chronique, les maladies cardio-vasculaires… Le jeûne serait même envisagé comme moyen d’appui à la chimiothérapie contre certains cancers.