En apparence, le micro BNC a tout pour plaire. Mais en apparence seulement… Avec son plafond annuel de 70 000 euros d’honoraires et l’absence d’obligation comptable, il est vrai qu’il peut paraître intéressant. Après tout, pourquoi se casser la tête à tenir une comptabilité quand on gère une « petite activité » de professionnel de santé ? En réalité, sous ses apparences de « bonne affaire », le micro BNC cache des inconvénients dont il faudrait se méfier.

Qu’est-ce que le régime micro BNC ?

Le micro BNC (bénéfices non commerciaux) est un régime qui se veut simplifié, pensé pour les professionnels qui exercent une activité non commerciale dont les recettes ne dépassent pas un certain seuil. Concrètement, le régime s’adresse aux petites entreprises qui exercent une activité libérale est soumise à l’impôt que le revenu. Nous en profitons pour souligner que seules les entreprises soumises à l’impôt sur le revenu sont concernées par le régime micro BNC. L’autre condition pour adhérer au dispositif est de réaliser des bénéfices non commerciaux. Autrement dit, ont concernés par le régime l’ensemble des professions libérales, ou encore les revenus de la propriété intellectuelle, entre autres. Enfin, pour ce qui est des revenus, ceux-ci ne doivent pas dépasser un certain seuil annuel.

Pourquoi faut-il oublier le régime micro BNC ?

Pour monsieur Michel Weber expert comptable, les choses sont on ne peut plus claires : tout professionnel de santé, qu’il soit en début ou en fin de carrière, doit éviter le micro BNC à tout prix. Pour vous expliquer les raisons qui doivent vous inciter à vous méfier de ce régime, une petite analogie s’impose. Prenons l’exemple de l’immobilier. Lorsque vous achetez un appartement, un agent immobilier, soucieux de maximiser son profit, vous donnera ce conseil d’apparence anodin : il faut se projeter. Eh bien lorsqu’il s’agit de comptabilité, sachez que le même principe s’applique : il faut se projeter dans l’avenir.

Et c’est là où le bât blesse, puisque nombre de professionnels de santé optent pour le micro BNC en tenant compte uniquement de l’état actuel de leur comptabilité. Pour Michel Weber, cela est une erreur monumentale. En effet, le plus important n’est pas de voir l’état actuel de sa comptabilité, mais plutôt son état futur. Par exemple, il est essentiel de penser à toutes les déductions qui ne sont pas encore dans votre comptabilité, telles que la prévoyance en cas d’accident de vie, une bonne mutuelle pour vous et vos proches, un plan épargne-retraite, les frais de déplacement, ou encore les frais de formation professionnelle…

Régime réel VS micro BNC

Prenons un autre exemple, celui d’un jeune médecin généraliste qui vient d’acheter son local professionnel et qui affiche une base de 50 000 euros d’honoraires annuels. En optant pour le micro BNC, il aurait eu un bénéfice fiscal de 33 000 euros. Tandis qu’en régime réel, son résultat ressortait à 16 000 euros, soit moins de la moitié de son résultat en micro BNC ! Résultat : il peut profiter d’une baisse importante de son impôt sur le revenu et de ses charges sociales.