L’ouïe est un sens essentiel qui joue un rôle des plus importants dans notre quotidien. Il est vrai que par l’importance qu’elle a, l’oreille reste un organe plutôt bien protégé. Cependant, au-delà des traumatismes sonores ou encore physiques, il existe un risque bien plus concret pour votre audition : à savoir la prise de certains médicaments disponibles parfois même sans ordonnance. Appelés médicaments ototoxiques, ils endommagent l’oreille interne et impactent autant l’audition que l’équilibre.

L’ototoxicité, c’est quoi ?

L’ototoxicité est définie comme le risque que présente les médicaments dont les effets peuvent engendrer la surdité. Ainsi, dans certaines situations, ces médicaments vont altérer les structures de l’oreille interne ou du nerf auditif. En conséquence, on peut voir se développer des acouphènes, de la surdité de perception ainsi que des vertiges. Dans certains cas, les symptômes vont accompagner des dégâts plus permanents des cellules sensorielles et vestibulaires. Si cette ototoxicité ne touche jamais l’oreille externe ni moyenne, elle peut par contre entraîner une surdité irréversible.

L’ototoxicité, un risque dépendant de plusieurs facteurs

Cette toxicité particulière des médicaments va dépendre d’un certain nombre de variables à prendre en compte.

Au niveau du patient : la préexistence d’une surdité de perception rend l’oreille interne plus vulnérable. Une insuffisance rénale ou tout autre maladie associée ainsi que l’âge du patient peuvent favoriser le caractère ototoxique du médicament.

Au niveau du traitement : la posologie bien sûr, le monde d’administration (l’administration par voie intraveineuse présentant le plus de risque) et bien sûr l’association à d’autres médicaments ont tous un impact sur l’impact ototoxique du médicament.

La nature des médicaments elle aussi joue un rôle dans le potentiel danger pour l’oreille. On distingue donc entre ototoxiques définitivement avérés, potentiellement ototoxiques et rarement ototoxiques.

Liste des produits et médicaments ototoxiques connus ou à risque

1- Les antibiotiques :

  1. A) Aminoglycosides : Streptomycine, néomycine, gentamycine, kanamycine, amikacine, sisomycine, tobramycine, netilmycine,dihydrostreptomycine.

Tous les aminoglycosides présentent un risque ototoxique.

  1. B) Erythromycine :

Cet antibiotique est ototoxique par voie intraveineuse à de fortes doses en cas d’insuffisance rénale.

  1. C) Vancomycine :

Peut générer une perte auditive généralement irréversible.

  1. D) L’ampicilline et le chloramphénicol :

L’ototoxicité de ces deux antibiotiques est plus rare et il a été rapporté des cas isolés de surdités après utilisation.

2- Salicylés et autres anti-inflammatoires non stéroïdiens

Notamment, l’aspirine, diclofenac, indomethacine, ibuprofène, ketoprofène, naproxène, piroxicam, phenylbutazone. Parmi les AINS, ibuprofene et naproxene sont les plus souvent incriminés.

3 – Diurétiques :

Plus souvent ototoxiques à fortes doses avec une pathologie aggravante (hypertension ou insuffisance rénale aiguë), la prise par voie orale peut elle aussi présenter des risques.

4 – Médicaments anticancéreux (chimiothérapie) :

Cisplatine, vincristine, moutardes azotées, vinblastine, carboplatine, bleomycine ont été décrits comme ototoxiques..

5 – Antipaludéens

La Quinine et la chloroquine sont ototoxiques.
Parmi les autres antipaludéens, l’hydroxychloroquine et la primaquine peuvent provoquer des acouphènes ; la quinidine peut provoquer des acouphènes, une perte auditive et des vertiges ; la pyrimethamine peut provoquer une perte auditive.

6 – Préparations locales :

Gouttes auriculaires :
Les gouttes auriculaires peuvent contenir des aminosides (gentamycine, neomycine), des anti-inflammatoires ou des antiseptiques toxiques pour l’oreille,

Anesthésiques loco-régionaux :
Lidocaïne et bupivacaïne peuvent produire acouphènes et vertiges.

  1. – Médicaments divers :

D’autres médicaments peuvent être ototoxiques mais beaucoup plus rarement, tels que :
–      Lidocaïne, propranolol, metoprolol.
–      La carbamazepine

  • L’acide valproïque, cimetidine, famotidine, omeprazole, morphine)
  • Les IMAO et la fluoxetine ,
  • Le diazepam