Les aides à domicile sont confrontés à toute une série de risques en matière de sécurité. Ces risques incluent le surmenage, les chutes, les accidents de voiture… et rendent leur travail plus dangereux que celui de leurs homologues travaillant en hôpital ou maison de retraite. Aux Etats-Unis par exemple, le taux de blessures dans les établissements de soins à domicile est environ 50 % plus élevé que celui des hôpitaux, selon le Bureau américain des statistiques du travail. Le point sur les risques du métier d’aide à domicile.
Aide à domicile : quels risques ?
Pour l’Anact (l’Agence Nationale pour des Conditions de Travail), les aides à domicile font face à 3 grandes familles de risques :
- Des risques physiques, liés principalement aux chutes, coupures, lumbagos dus au port d’objets ou de personnes… ;
- Des risques liés aux déplacements et aux trajets, comme les accidents de circulation ;
- Des risques psychologiques et émotionnels, tels que l’épuisement professionnel, l’angoisse, le stress, l’insomnie…
Dans le détail, contrairement à l’environnement contrôlé d’un hôpital ou d’une maison de retraite, le travail au domicile des patients / clients comporte des risques souvent inattendus, vous devez donc rester alerte et conscient de votre environnement. Vous devrez faire attention à l’ergonomie et à l’hygiène du domicile du client. Cela nous amène justement à évoquer les changements fréquents du lieu de travail, qui a tendance à multiplier les risques pour l’aide à domicile, en plus d’induire une charge émotionnelle et psychique importante. D’autant plus quand on sait que, selon l’Anact, 99% des aides à domicile sont des femmes âgées de 45 ans en moyenne.
Par ailleurs, les blessures au dos dues au port ou au déplacement de personnes âgées et/ou à mobilité réduite constituent l’un des plus grands risques pour les aides à domicile, les infirmières et les autres travailleurs de santé en déplacement. Pour prévenir ces blessures, certaines agences d’aide à domicile, comme Vitalliance, utilisent un système de binôme qui permet à deux travailleurs de faire équipe pour prodiguer des soins aux patients lourds ou difficiles à déplacer.
Les risques psychologiques du métier
Le travail d’aide à domicile n’est pas de tout repos. On le sait, le métier est très exigeant sur le plan physique (manutention, déplacement, port, toilettage…). Ce que l’on sait moins et ce qui est moins documenté, c’est l’impact psychique que cette fonction induit. Le métier d’aide à domicile comporte plusieurs facteurs de pénibilité qui peuvent le rendre pesant émotionnellement : irrégularité du temps de travail, prise en charge de personnes le plus souvent vulnérables, charge physique importante, changement fréquent du lieu de travail…
Par ailleurs, il n’est pas rare que les aides à domicile soient sujets à des remarques désobligeantes, voire humiliantes, racistes ou sexistes. Bien trop souvent encore, ces travailleurs et travailleuses sont considérées, et traités, comme des domestiques auxquelles on peut tout demander. L’impact psychologique d’un tel traitement peut prendre des dimensions assez graves et pénibles pour la personne en question. Pour l’Anact, il existe un énième facteur endommageant sur le plan psychique. Il s’agit du renvoi à des expériences vécues avec des proches de l’aide à domicile, pouvant induire un fort sentiment d’isolement.