Le cancer du sein est une épreuve difficile qui marque profondément la vie des patientes, un combat qui va bien au-delà de la chirurgie et de la chimiothérapie. D’où l’importance des soins de soutien, au premier rang desquels la kinésithérapie… Bien qu’encore peu connue, la kinésithérapie du sein a un potentiel indéniable pour aider les femmes atteintes de cancer, à la fois sur le plan physique et psychologique.

Créé par Dorothée Delecour, une kinésithérapeute de Bordeaux, le Réseau des Kinés du Sein (RKS) est justement né de la nécessité de soins kinésithérapiques adaptés pour les patientes atteintes de cancer du sein. Avec 90 % de sa patientèle consacrée à cet accompagnement, elle a pris l’initiative de réunir des kinésithérapeutes formés en sénologie en réseau. Décryptage !

Le Réseau des Kinés du Sein (RKS) : une innovation au service des patientes

Lorsqu’il s’agit de cancer du sein, la qualité des soins apportés ne peut être sous-estimée. Seulement voilà, les soins kinésithérapiques prodigués étaient rarement adaptés aux besoins spécifiques des patientes. C’est ainsi qu’une initiative pour le moins novatrice a vu le jour en Gironde : le Réseau des Kinés du Sein (RKS).

Au fil des années, l’équipe de kinésithérapeutes à l’origine de ce projet ambitieux a constaté l’existence d’un réel besoin d’échanges et de formation continue dans la profession. En réunissant régulièrement des kinésithérapeutes de leur région, ces pionniers ont créé un espace de dialogue et d’apprentissage, notamment en conviant des intervenants extérieurs (chirurgiens, oncologues…) pour enrichir le débat et apporter leur expertise et perspectives uniques. Le succès a vite été au rendez-vous en Gironde, ce qui a eu le don d’inspirer le désir d’étendre cette initiative à l’échelle nationale. C’est ainsi qu’est né officiellement le Réseau des Kinés Kinésithérapeutes du Sein, ou RKS, le 19 février 2020.

Fonctionnement et objectifs du RKS

En France, le RKS rassemble aujourd’hui environ 750 kinésithérapeutes ayant suivi une formation en sénologie, une condition préalable pour devenir membre du réseau. Un kinésithérapeute référent est nommé dans chaque département, faisant le lien entre les kinés de son territoire et le bureau de l’association.

Il faut savoir que l’objectif du RKS va bien au-delà de la simple mise en réseau de professionnels. En effet, il s’agit de créer une véritable communauté, où les kinésithérapeutes se sentent soutenus, unis et aidés. A ce niveau, le RKS facilite l’échange de conseils et le partage d’expériences, permettant ainsi une amélioration constante des pratiques. En outre, le réseau organise régulièrement des webinaires pour tenir ses membres informés des dernières évolutions médicales et chirurgicales dans le domaine du cancer du sein, tout en fournissant des informations sur le bien-être des patientes et d’accompagnement kiné adapté. Vous l’aurez donc compris, le Réseau des Kinés du Sein est résolument inscrit dans une volonté de collaborer, d’échanger et d’apprendre. Objectif : améliorer en continu la qualité des soins et la vie des patientes atteintes du cancer du sein.

RKS, la kinésithérapie au cœur du parcours de guérison

La plus-value du RKS ? En peu de mots : une prise en charge révolutionnaire pour les patientes atteintes du cancer du sein. Nous vous le disions, au-delà des soins classiques, la lutte contre ce cancer le plus fréquemment observé chez les femmes en France (mais aussi dans l’ensemble de l’UE et aux Etats-Unis) passe aussi par une kinésithérapie adaptée pour le volet accompagnement. De toute évidence, la kinésithérapie spécialisée dans ce domaine nécessite une connaissance approfondie des interventions chirurgicales, des effets de la chimiothérapie et de la radiothérapie, ainsi que des différentes méthodes de reconstruction.

Une expertise spécifique est clé

L’objectif de la kinésithérapie pendant le traitement du cancer du sein outrepasse l’exercice physique traditionnel, en cela qu’elle se base en premier lieu sur une compréhension poussée des traitements spécifiques auxquels les patientes ont été soumises. L’objectif ici est d’adopter les bons gestes pour soulager les maux au niveau des cicatrices, de la peau en général, mais aussi de l’œdème, de l’épaule et de la posture. C’est ainsi que, parmi les nombreuses spécialités du métier de kinésithérapeute, une autre spécialisation a vu le jour : kiné du sein !

Reconstruction et réhabilitation avec le RKS

Au sein du Réseau des Kinés du Sein, chaque séance de kinésithérapie est justement conçue de manière unique et personnalisée. Elle commence généralement par un interrogatoire de la patiente pour connaître son parcours et ses besoins particuliers, suivie d’un bilan global de sa condition physique. In fine, le but est de proposer des soins adaptés et de reconduire la patiente vers une vie fonctionnelle, en l’engageant dans une voie plus active. Pour favoriser la réhabilitation physique, on fait appel à des techniques spécifiques, notamment l’avirose ou le rose Pilate, créées par Jocelyne Rolland, kinésithérapeute sénologue.

Uniformisation et accessibilité des soins

Dans le souci d’harmoniser et de faciliter l’accès aux soins, le RKS a également créé un livret d’exercices destiné aux patientes en situation post-opératoire. Ce guide gratuit aide les patientes à préparer et compléter leurs séances de kinésithérapie et peut même servir de routine quotidienne. Disponible chez les kinésithérapeutes, dans les hôpitaux ou en téléchargement PDF sur le Réseau des Kinés du Sein, ce livret symbolise l’engagement du RKS à rendre les soins accessibles à toutes les patientes en France.

Kinésithérapie du sein : un soin de support essentiel à chaque étape du parcours

Traitement particulier, la kinésithérapie du sein peut être mise en place dès trois semaines après l’opération, offrant un accompagnement thérapeutique spécialisé, qui s’étend tout au long du parcours de soins médicaux, avec l’accord du chirurgien. Mais quels sont exactement les avantages de la kinésithérapie à ce stade délicat, et comment contribue-t-elle à la guérison et au bien-être des patientes ?

Quand accéder au soin de support ?

L’introduction de la kinésithérapie comme soin de support intervient généralement dans les semaines suivant l’opération chirurgicale. Ce timing crucial permet une prise en charge rapide et efficace, contribuant à l’amélioration de l’état physique et émotionnel de la patiente.

Bienfaits psychologiques : reconstruire la confiance

Le cancer du sein, tant au niveau psychologique que physique, débouche souvent sur un traumatisme profond. Pour de nombreuses patientes, le rapport à leur propre corps est affecté, ce qui peut entraîner une perte de confiance en soi. Les séances de kinésithérapie, par leur nature bienveillante et attentive, permettent de reconstruire cette confiance. La patiente apprend à se reconnecter à son corps, à se masser et à regagner progressivement confiance en elle-même.

Bienfaits physiques : souplesse et soulagement

Au-delà de l’aspect psychologique, la kinésithérapie offre des avantages tangibles sur le plan physique. Car il faut savoir que les patientes atteintes du cancer du sein peuvent avoir la peau collée au thorax, entraînant des douleurs et un inconfort. La kinésithérapie travaille à redonner de la souplesse à cette zone, à soulager les douleurs et à traiter l’œdème s’il y en a un. Elle joue également un rôle vital dans la reprise de l’activité physique, accompagnant la patiente vers une vie plus active et saine.

Une approche globale pour un bien-être intégral

Dans le contexte du cancer du sein, la kinésithérapie va au-delà du traitement physique, en cela qu’elle représente une approche holistique, alliant des soins corporels à une dimension psychologique. En bref, la restauration de la confiance en soi et l’amélioration de la condition physique se conjuguent pour une prise en charge complète, et humaine !

Comment trouver un kiné du sein du RKS ?

Lorsqu’il s’agit de traiter le cancer du sein, le choix d’un kinésithérapeute spécialisé peut faire toute la différence. Le Réseau des Kinés du Sein s’engage justement à faciliter cette démarche, en mettant en relation les patientes avec des professionnels formés et compétents en sénologie. Mais comment accéder à ce réseau et s’assurer d’une prise en charge optimale ?

Accéder au site du RKS et remplir le formulaire de contact

Le premier pas vers la recherche d’un kinésithérapeute spécialisé est de se rendre sur le site du RKS. Un formulaire de contact est mis à disposition, où la patiente devra renseigner son adresse email. Dès lors, vous pourrez trouver le professionnel le plus proche de votre zone de résidence, mais aussi assurer un suivi continu et personnalisé de la prise en charge ;

Suivi par email et satisfaction de la patientèle

A J-3, J-15, et J-60 après la mise en relation, un email est envoyé à la patiente afin de connaître son niveau de satisfaction. Cela reflète l’engagement du RKS à fournir un service de haute qualité, axé sur les besoins de chaque patiente. En un an, près de 6 700 personnes ont utilisé ce service, avec un taux de satisfaction de 96 % !

Options alternatives et prises en charge dans des zones éloignées

Pour les patientes réticentes à partager leurs données personnelles ou celles résidant dans des zones dépourvues de spécialistes, des options alternatives existent. En effet, elles peuvent envoyer un email directement au RKS pour recevoir la liste des membres du réseau, ou, si elles résident dans une zone éloignée, le RKS peut guider un kinésithérapeute local pour une prise en charge adaptée ;

Engagement à la qualité et à la satisfaction

L’approche du RKS est centrée sur la qualité, la satisfaction de la patiente, et l’accessibilité. L’objectif est de garantir que chaque patiente reçoive les soins adaptés à sa condition, où qu’elle soit en France.

Enfin, signalons que ce soin de support est remboursé à 100 % par la Sécurité sociale.