Désormais soumis au renouvellement quinquennal de leur agrément, les centres de formation en ostéopathie se retrouvent dans la tourmente. En raison de la pandémie, les dossiers n’ont été examinés qu’en 2021. Le point sur le sujet avec Antonino Mercuri.
Loi Kouchner et ostéopathie
C’est depuis la loi relative au « droit des malades » du 5 mars 2002, communément appelée loi Kouchner, que la profession d’ostéopathe est officiellement définie et reconnue en France. Auparavant, les ostéopathes qui exerçaient la profession étaient passibles de poursuites judiciaires et de condamnations pour exercice illégal de la médecine. Depuis la reconnaissance officielle, le nombre d’ostéopathes a explosé dans l’Hexagone, boosté par la forte demande en soins alternatifs et par le remboursement de certaines mutuelles. Aujourd’hui, la France compte près de 20 000 ostéopathes exclusifs, en plus de plus de 10 000 médecins et kinés qui pratiquent l’ostéopathie.
En 2013, une réforme a été initiée pour harmoniser la qualité des formations et diplômes. C’est ainsi qu’en 2014, des critères d’enseignement communs ont été fixés par décret. Une année plus tard, en juillet 2015, une liste de 23 établissements de formation en ostéopathie agréés pour 5 ans a été publiée par le ministère de la Santé. L’agrément a été ré-attribué à 8 autres centres de formation quelques mois plus tard.
Retard de délivrance des agréments
Les centres de formation en ostéopathie se plaignent, à juste titre, des retards de délivrance des agréments qui leur permettent d’opérer. Les exemples de l’Institut d’ostéopathie de Bordeaux et du collège d’ostéopathie du Pays basque, tous deux recalés avant d’être ré-autorisés à enseigner, sont encore dans les mémoires. En raison de la pandémie, ce n’est qu’en 2021 que le renouvellement quinquennal a été délivré. En effet, le ministère de la Santé n’a statué que le 22 juillet, renouvelant 22 agréments (contre 9 rejets), ce qui laisse évidemment très peu de temps aux centres de formation. Et puis, coup de théâtre le 22 septembre 2021 : le ministère revient sur sa décision et octroie un agrément provisoire aux 9 neufs centres recalés initialement.