Alors que le nombre d’infections confirmées approche les 2 millions de personnes dans le monde, deux des plus grands fabricants de vaccins au monde, Sanofi et Glaxo ont décidé d’unir leurs forces pour lutter contre le coronavirus. Eclairage.
Sanofi et Glaxo : l’union fait la force
Sanofi va tester son vaccin expérimental contre les coronavirus avec GlaxoSmithKline Plc, fournisseur de ce qu’on appelle des adjuvants, qui sont des ingrédients supplémentaires qui améliorent l’efficacité et facilitent la production de vaccins en plus grandes quantités. Les deux leaders mondiaux de l’industrie de la santé ont déclaré qu’ils prévoient de commencer les essais sur l’homme au cours du second semestre de cette année, avec l’objectif d’avoir un vaccin disponible d’ici le second semestre 2021 si les études sont concluantes. Les vaccins sont « au cœur du plan de sortie dont le monde a besoin », a déclaré Emma Walmsley, directrice générale de Glaxo. « Si nous réussissons, nous serons en mesure de produire des centaines de millions de doses par an d’ici la fin de l’année prochaine ».
Cette collaboration réunit deux géants de l’industrie pharmaceutique qui se livrent une course effrénée pour la production d’un vaccin Covid-19. Des dizaines d’entreprises, de Moderna Inc. à Johnson & Johnson, en passant par des universités, poursuivent le même objectif : stopper la propagation rapide de cet agent pathogène. Même si les développeurs peuvent atteindre l’objectif de disposer d’un vaccin dans 12 à 18 mois, la question de savoir s’ils seront en mesure de suivre la demande mondiale reste ouverte.
Peut-on produire suffisamment de vaccins ?
« Il s’agit d’un défi mondial aux proportions épiques », a déclaré M. Walmsley dans une interview accordée à la chaîne de télévision Bloomberg. « Le monde aura besoin de plus d’un vaccin », conclut-il, non sans ironie. Si Glaxo et Sanofi parviennent à mettre au point un vaccin, GlaxoSmithKline pourrait fabriquer l’adjuvant dans ses sites au Royaume-Uni, en Europe et aux États-Unis. L’entreprise s’est également engagée à réinvestir tout bénéfice à court terme d’un vaccin dans la recherche sur le Covid-19 et la préparation à long terme à une pandémie.
Par ailleurs, Johnson & Johnson a déclaré le mois dernier qu’elle allait contribuer à hauteur de plus d’un milliard de dollars avec le gouvernement américain pour développer et produire un vaccin. L’entreprise a également fait savoir qu’elle prévoit de commencer à construire une capacité de production d’un milliard de doses et pourrait en avoir quelques-unes prêtes à être utilisées en cas d’urgence dès janvier prochain.
Sanofi, pour sa part, s’est lancée dans le bain en février, pariant que les travaux antérieurs en vue de la mise au point d’un vaccin contre le SRAS pourraient accélérer son effort. La société basée à Paris s’est associée à l’autorité américaine de recherche et développement biomédical avancé, ou BARDA, une agence gouvernementale qui finance les efforts de R&D pour les menaces sanitaires.
En collaboration avec la « Coalition for Epidemic Preparedness Innovations », Glaxo, basée à Londres, a accepté le même mois de partager son savoir-faire avec d’autres développeurs de vaccins, à commencer par l’université du Queensland en Australie. Le géant pharmaceutique britannique compte désormais sept partenariats en matière de vaccins contre les coronavirus.