Lorsqu’une dent manque, la pose d’un implant dentaire est souvent la meilleure solution pour restaurer à la fois la fonction masticatoire et l’esthétique du sourire. Mais avant d’en arriver là, certains patients doivent passer par une phase préalable incontournable : le comblement osseux, une intervention qui permet de restaurer la masse osseuse de la mâchoire pour garantir la stabilité de l’implant. Comment fonctionne cette procédure ? Dans quels cas est-elle nécessaire ? Quelles sont les différentes techniques utilisées ? La réponse avec Geoffrey Migliardi, chirurgien dentiste !

Pourquoi un comblement osseux est-il parfois nécessaire ?

Lorsque l’on perd une dent, l’os qui la maintenait en place n’est plus sollicité et commence à se résorber progressivement. Ce phénomène est tout à fait naturel, mais il peut poser problème lorsqu’un implant doit être posé. En effet, pour qu’un implant soit stable et durable, il doit être solidement ancré dans un volume osseux suffisant.

Si la dent manquante est remplacée rapidement, l’os conserve généralement un bon volume et la pose de l’implant peut se faire sans difficulté. Mais lorsqu’une dent est absente depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, la résorption osseuse peut être importante, rendant l’implantation difficile, voire impossible sans une greffe osseuse préalable. C’est pourquoi un bilan préopératoire précis est réalisé à l’aide de radiographies 3D, une analyse qui permet d’évaluer l’état de l’os alvéolaire et de déterminer si un comblement est nécessaire avant d’envisager l’implantation.

Comment se déroule un comblement osseux dentaire ?

L’objectif du comblement osseux est de recréer un volume osseux suffisant pour assurer la stabilité de l’implant. L’intervention consiste à greffer un matériau osseux sur la zone concernée afin de stimuler la régénération naturelle de l’os. Selon la situation du patient, plusieurs techniques peuvent être utilisées :

Le comblement osseux post-extractionnel

Lorsqu’une dent doit être extraite, un comblement peut être réalisé immédiatement après l’extraction pour éviter la résorption de l’os alvéolaire. L’objectif à ce niveau est de préserver le volume osseux et d’accélérer le processus de cicatrisation avant la pose de l’implant.

Le comblement osseux pré-implantaire

Une greffe est réalisée avant la pose de l’implant au cas où l’os de la mâchoire est insuffisant en hauteur ou en épaisseur. A noter que la procédure peut nécessiter plusieurs mois de cicatrisation avant que l’implantation ne soit possible.

L’élévation du plancher sinusal (sinus lift)

Il s’agit d’une technique qui concerne spécifiquement la mâchoire supérieure, au niveau des molaires et prémolaires. Concrètement, elle consiste à soulever légèrement la membrane du sinus pour y insérer un greffon osseux, ce qui permet de renforcer la zone avant la pose de l’implant.

Quels types de greffons peuvent être utilisés ?

Pour reconstituer l’os alvéolaire, plusieurs types de matériaux peuvent être employés. Le choix du greffon dépend de nombreux critères, notamment du volume osseux à restaurer, des préférences du patient et des recommandations du spécialiste.

Commençons par le greffon autogène, prélevé directement sur le patient, généralement au niveau du menton ou de la région des dents de sagesse, ce qui offre une excellente compatibilité. Pour des comblements plus importants, l’os peut être prélevé sur le tibia, la hanche ou même le crâne. Citons également le greffon allogène issu d’un donneur humain et traité en laboratoire pour garantir sa biocompatibilité et éviter tout risque de rejet.

Il peut aussi s’agir d’un greffon xénogène d’origine animale (bovine, porcine ou équine), spécialement traité pour être utilisé en implantologie dentaire. Enfin, le greffon alloplastique (synthétique), composé de matériaux comme le phosphate de calcium ou l’hydroxyapatite. Ces substances permettent de stimuler la régénération osseuse sans recourir à un prélèvement sur le patient.

La cicatrisation et la préparation à l’implantation

Après un comblement osseux, le corps doit naturellement intégrer et consolider le greffon, un processus qui peut durer plusieurs mois. C’est cette période de cicatrisation qui garantit la solidité de l’os avant la pose de l’implant. Durant cette phase, des consultations régulières permettent de surveiller l’évolution et de s’assurer que l’os se reconstruit correctement. Une fois la consolidation terminée, l’implant peut être placé en toute sécurité.