Dans le monde ultra rapide d’aujourd’hui, certains médecins se tournent désormais vers la « médecine lente » pour encourager une meilleure santé générale et pour contrecarrer les effets de ce qu’ils considèrent comme une surconsommation de technologies médicales et de médicaments. Eclairage.
Médecine lente : le concept
Dans un monde de restauration rapide, d’horaires surchargés et de connexion numérique quasi permanente, certains médecins appellent à un changement dans la vitesse de notre vie, et dans la médecine qui est censée nous maintenir en bonne santé.
Pour ceux qui adoptent la médecine lente, notre mode de vie moderne nous a rendus malades et nous a déconnectés de tout ce qui compte le plus. Et, à un moment donné, notre système de santé s’est enlisé dans cette même mentalité de voie rapide.
En dépit des progrès médicaux réalisés au cours des 50 dernières années, les médecins pratiquant la médecine lente ont le sentiment que de nombreux médecins et écoles de médecine ont perdu de vue ce que signifie le fait de « guérir ».
Les partisans de la médecine lente affirment que la lutte contre la maladie éclipse désormais la promotion du bien-être général. Des procédures invasives et des médicaments coûteux ont remplacé le fait de laisser le corps se guérir lui-même. Et les médecins n’ont plus le temps d’écouter leurs patients avant de se précipiter sur la maladie suivante.
Tout comme le mouvement « slow food » tente de contrer les effets négatifs de la restauration rapide qui nous entoure, la médecine lente s’adresse directement au rythme effréné de notre système de santé. Mais sa portée ultime est beaucoup plus large.
« Trop de traitement tue le traitement »
La médecine lente est avant tout une histoire de prise de conscience. Cela s’inscrit parfaitement, et plus largement, dans la « mouvance lente », qui favorise une approche plus réfléchie de l’alimentation, de la production alimentaire, de l’éducation des enfants et de la technologie.
En médecine lente, les médecins prennent plus de temps pour parler au patient et l’examiner, ainsi que pour consulter d’autres médecins, réexaminer les résultats des tests de laboratoire et étudier soigneusement les médicaments et les traitements. Tout cela dans le but de ne choisir que les soins nécessaires.
Les médecins adeptes de l’approche lente se sont rendus compte que « plus n’est pas toujours mieux ». Les dangers des soins médicaux inutiles, et potentiellement nocifs, ont d’ailleurs été mis en évidence par plusieurs médecins et chercheurs en médecine lente. Ainsi, les patients sont encouragés à essayer des traitements alternatifs en parallèle ou en remplacement des procédures médicales classiques (régime alimentaire, exercice, yoga, méditation…). Soulignons toutefois qu’il ne s’agit pas de rayer les traitements médicaux standards de la carte des soins, mais bien de proposer des approches complémentaires moins invasives, dans la mesure du possible.