Nous vivons à l’ère de la sédentarité, c’est un fait. En effet, la position assise préoccupe de plus en plus. En cause : les multiples complications de santé qui en découlent. Certes, le fait de s’asseoir n’est pas intrinsèquement mauvais, que ce soit pour une pause bien mérité sur le canapé ou pour vaquer à ses obligations professionnelles. Cela dit, c’est la durée prolongée de cette posture qui pose problème. Ces dernières années, le fait est que nous nous asseyons bien plus longtemps que ce que notre corps tolère naturellement…

L’excès de sédentarité est souvent à l’origine de l’aggravation de certaines pathologies, notamment celles affectant les épaules et la région cervicale. Parmi elles, citons la névralgie cervico-brachiale (ncb) et la névralgie thoraco-brachiale, plus couramment appelées « sciatique du cou » ou « sciatique du bras », des termes qui désignent une condition neurologique due à la compression d’un nerf, similaire à celle observée dans le syndrome de compression du nerf sciatique au niveau de la région lombaire.

Toutefois, bien qu’une hernie discale soit souvent pointée du doigt comme étant la cause principale des névralgies cervicales, les causes réelles de cette complication sont souvent plus diversifiées (et moins compliquées) qu’on ne le pense. Quelles sont donc ces causes ? Et existe-t-il des traitements naturels qui peuvent apporter un soulagement rapide ? La réponse à ces questions, et à bien d’autres, dans la suite !

Névralgie cervico-brachiale

Névralgie cervico-brachiale

Quel lien entre position assise, tension musculaire et névralgie cervico-brachiale ?

Commençons par définir la névralgie cervico-brachiale. Dans son essence, il s’agit d’une compression d’un ou plusieurs nerfs de la région cervicale, causée par la surcharge de travail des muscles en raison d’une position assise prolongée. Ce type de névralgie se traduit par une pression exercée sur un ou plusieurs nerfs qui s’étendent à partir de la colonne cervicale, qui abrite huit paires de nerfs. Ces nerfs, qui s’élancent de la moelle épinière, sont d’une importance capitale pour la communication entre notre cerveau et la partie supérieure de notre corps.

A l’ère du tout numérique, nous sommes nombreux à passer des heures et des heures devant un écran, à rester assis pendant de longues périodes à parcourir des vidéos sur nos smartphones, mettant à l’épreuve nos muscles en exigeant des contractions quasi statiques. Dès lors, un réseau complexe de muscles s’emploie à garder notre cou, nos épaules et notre colonne vertébrale en équilibre, un peu à la manière des cordes d’une tente qui maintiennent la structure stable. Parmi ces muscles, citons le sterno-cléido-mastoïdien, les scalènes, l’angulaire et le trapèze, qui agissent en symbiose pour assurer la stabilité et la mobilité des sept vertèbres cervicales, des clavicules, des omoplates et des deux premières côtes.

Cela dit, notre système musculaire et fascial n’est pas préparé à maintenir une contraction continue pendant une longue période. La tête d’un adulte, qui pèse normalement entre 4,5 et 5,5 kilos, peut, lorsqu’elle est inclinée à 60 degrés, exercer une pression équivalente à celle d’un poids de 27 kilos. C’est comme si vous portiez un sac de ciment sur vos épaules !

La conséquence directe est l’épuisement des muscles, suivie de spasmes et de l’accumulation de tensions chroniques. Ces tensions peuvent à terme engendrer des trigger points, des nœuds musculaires qui entraînent une compression des tissus locaux. Si cette situation perdure, les fascias se dessèchent et chaque disque intervertébral peut progressivement perdre son hydratation.

Il est utile ici de rappeler que notre organisme est comparable à un écosystème complexe où chaque cellule, chaque organe et chaque tissu est immergé dans une matrice extracellulaire. Cette matrice, qui constitue une sorte de gel qui relie tous les tissus et muscles par le biais des fascias, peut être perturbée par un manque de mouvement. Une sédentarité excessive peut entraver la circulation de l’eau et des nutriments, et empêcher l’élimination des déchets.

Une accumulation de ces facteurs, couplée à une modification de notre posture, au vieillissement naturel de nos disques intervertébraux ou à des accidents, va donc conduire à une protrusion discale, une hernie discale ou de l’arthrose des facettes articulaires. Cela ne s’arrête pas là, car ces affections vont éventuellement finir par comprimer et irriter un nerf, déclenchant ainsi une douleur irradiante, des fourmillements, une perte de sensibilité, une sensation de brûlure ou une faiblesse le long du trajet du nerf.

Par exemple, dans le cas où un nerf est pincé au niveau de la colonne cervicale supérieure, la douleur est susceptible de se propager vers la tête. En revanche, si le nerf est pincé dans les régions inférieures de la colonne cervicale, la douleur peut irradier le long du bras et se manifester par des picotements ou une perte de sensibilité dans certains doigts. C’est le scénario typique de la névralgie cervico-brachiale.

Symptômes cervico-brachiales

Névralgies cervico-brachiales : une majoration des symptômes chez les sportifs

Les symptômes de la névralgie cervico-brachiale peuvent être amplifiés chez les sportifs, car au-delà du fait de passer de longues heures en position assise à l’instar de la majorité de la population, les sportifs utilisent leur musculature superficielle de manière intensive, notamment celle autour du cou et des épaules. Pourquoi ? Parce que cette activation musculaire est nécessaire pour maintenir la tête et le champ de vision aligné pendant l’activité physique, et pour exécuter des mouvements précis.

Mais encore, un entraînement de musculation démesuré, mal équilibré, ou centré exclusivement sur le développement de l’apparence physique et l’augmentation de la masse musculaire peut engendrer des problèmes, en exacerbant des déséquilibres musculaires existants. Par ailleurs, lorsque les activités sportives sont cumulées à une sédentarité excessive, à un stress élevé, à des modifications respiratoires, à des blessures antérieures, à une accumulation de déséquilibres musculaires ou à une mauvaise activation musculaire, un effet domino néfaste peut se mettre en place progressivement.

L’approche musculaire pour générer les mouvements s’éloigne alors de la morphologie anatomique naturelle. Une suractivation et une sollicitation excessive de certains muscles (muscles synergiques) induisent une raideur accrue, provoquant une inhibition de leurs muscles opposés (antagonistes), et ainsi de suite. Cette spirale délétère peut mener à un cycle inflammatoire, à des blessures, voire au développement d’arthrose : le corps, ou une zone spécifique, finit par « disjoncter », à l’image de tout système soumis à une tension excessive. Les douleurs irradiantes, les fourmillements, une perte de sensibilité, une sensation de brûlure ou une faiblesse le long du trajet du nerf ne sont que des signaux d’alarme du corps, poussant l’individu à suspendre son activité sportive et à chercher un traitement.

Cet ensemble de facteurs peut altérer notre posture, notre manière de respirer et potentiellement provoquer ou aggraver la compression nerveuse, donnant lieu à un syndrome de névralgies cervico-brachiales plus intense et plus long à traiter. Un autre point crucial à souligner est que les sportifs peuvent subir des impacts directs et répétés sur la tête, provoquant des traumatismes cervicaux mineurs ou majeurs. Ces impacts peuvent également contribuer à déclencher ou accélérer l’apparition de névralgies et d’arthrose.

Nous vous le disions, une hernie discale n’est pas la seule cause potentielle de douleurs ou de névralgies cervicales, bien qu’elle puisse bien entendu y contribuer. Passons à présent en revue la stratégie de traitement holistique recommandée dans ce cas.

Consultation médicale

Traitement naturel rapide des névralgies cervico-brachiales

Face à l’apparition soudaine de contractures musculaires et de douleurs névralgiques accompagnées de fourmillements, suite à une chute ou un impact, une consultation médicale s’impose. Un examen complet incluant une tomodensitométrie ou une imagerie par résonance magnétique (IRM) sera nécessaire. Cet examen permet de poser un diagnostic, d’éliminer toute pathologie non traumatique ou maladie, ou au contraire, de vous diriger rapidement vers une intervention chirurgicale si elle s’avère indispensable.

Après cela, une réhabilitation sera nécessaire, soit par le biais d’un kinésithérapeute ou d’un ostéopathe, soit en suivant l’auto-traitement que nous vous exposerons dans la suite. Si ces symptômes ont évolué lentement au fil des semaines, il est vivement recommandé de prendre des mesures préventives ou curatives sur six aspects cruciaux pour une atténuation rapide de la douleur et une récupération optimale de votre santé, à savoir :

  1. Soulager la pression sur le nerf ;
  2. Réduire les tensions musculaires ;
  3. Apaiser votre respiration ;
  4. Mobiliser vos articulations sans causer de douleur ;
  5. Diminuer l’inflammation et faciliter la guérison ;
  6. Renforcer de manière équilibrée.

Un conseil supplémentaire : ne perdez jamais espoir. Privilégiez toujours ces traitements naturels en premier lieu, avant de considérer l’option chirurgicale, souvent proposée un peu trop hâtivement à l’heure actuelle.

Intégration de l’activité régulière et de la conscience de la posture

Pour soulager la névralgie cervico-brachiale, la première chose à faire est d’adopter une routine quotidienne d’activité régulière. Dans le détail, veillez à changer de position aussi souvent que possible, l’objectif étant de réduire la compression nerveuse, favorisant la relaxation musculaire, la mobilité articulaire, ainsi que la circulation sanguine et lymphatiques, toutes nécessaires à la réparation des tissus. En parallèle, être attentif à votre posture peut faire toute la différence. Les épaules, par exemple, sont souvent tendues, surtout lorsqu’on utilise une souris d’ordinateur, ce qui peut engendrer une tension continue sur certains muscles, potentiellement comprimant les disques et les nerfs.

Respiration profonde

La respiration profonde et consciente

Durant votre travail ou vos pauses, focalisez-vous sur votre respiration. Une respiration profonde et ample, initiée depuis le ventre, peut aider à alléger les tensions. Le rythme de vie trépidant moderne, associé à des compressions nerveuses, peut perturber notre respiration, surchargeant nos muscles respiratoires et ceux du cou. En conséquence, en ne portant pas une attention suffisante à notre respiration, nous pouvons involontairement maintenir des compressions nerveuses et des tensions musculaires, augmentant la perception de la douleur.

L’importance des automassages réguliers

En pratiquant de courts automassages plusieurs fois par jour, tout en respirant profondément, vous pouvez contribuer à détendre les tensions musculaires excessives, à hydrater les fascias et les tissus entourant les cervicales et les épaules. Objectif : réduire la compression nerveuse et favoriser la guérison des tissus inflammés. Vous pouvez par ailleurs booster l’efficacité de ces massages en appliquant des huiles de massage enrichies en huiles essentielles, comme la menthe poivrée, reconnue pour ses propriétés analgésiques, ou encore la camomille romaine pour ses effets calmants.

Pratiquer les Mobilisations Articulaires Contrôlées (MAC)

La mobilisation douce des articulations, connue sous le nom de Mobilisations Articulaires Contrôlées (MAC), peut soulager la pression sur les nerfs cervicaux, équilibrer les tensions musculaires et, selon les MAC pratiquées, mobiliser les nerfs dans leurs gaines. Les mouvements ciblent des racines nerveuses spécifiques, comme C6, C7 et C8, souvent touchées par la névralgie cervico-brachiale. Gardez toutefois à l’esprit que seul un kinésithérapeute ou un ostéopathe compétent peuvent vous aider à normaliser les effets dans la zone cervicale.

Micronutrition 

Nutrition et micronutrition

Enfin, une bonne alimentation, une hydratation adéquate et une micronutrition appropriée auront un impact significatif sur le maintien et l’amélioration de la santé globale et articulaire. A ce niveau, rappelons que 60 % des tissus de notre corps sont constitués d’eau. Ainsi, à court terme, l’objectif est de bien hydrater les tissus en souffrance. N’hésitez donc pas à boire de l’eau minérale, des jus de légumes ou encore des soupes.

Signalons aussi que des compléments alimentaires à base de curcuma peuvent également être bénéfiques pour réduire naturellement l’inflammation locale et systémique. Contrairement aux traitements médicamenteux, ces compléments n’ont pas d’effets secondaires au niveau de l’estomac ou de l’intestin, et peuvent donc être utilisés à long terme. En outre, ils fournissent des molécules naturelles qui nourrissent et maintiennent l’hydratation des fascias, des gaines nerveuses et des disques intervertébraux.

Par ailleurs, les peptides de collagène apportent directement la protéine nécessaire à la cohésion, la solidité et l’élasticité des muscles, des tendons, de la peau, des cartilages et des os. Comme nous n’en consommons plus ou presque plus dans notre alimentation quotidienne, il est recommandé de prendre des peptides de collagène à l’année, en combinaison avec les compléments alimentaires précités. Cela peut aider à réduire les douleurs articulaires et les inflammations, tout en augmentant la résilience et la durabilité corporelle pour ceux qui sont physiquement actifs ou sportifs.

https://www.fo-rothschild.fr/patient/loffre-de-soins/nevralgie-cervico-brachiale#:~:text=La%20n%C3%A9vralgie%20cervico%2Dbrachiale%20est,discale%20qui%20comprime%20une%20racine
https://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_1075_e_cervico.htm
https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=nevralgie-cervico-brachiale-ncb-symptomes-causes-traitement
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3951788/
https://anmsr.fr/